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workaholisme

Être passionné par son travail est une chose très appréciable, mais quand cela entraine une rupture de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, on parle alors de workaholisme.

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Qu’est-ce que le workaholisme ou l’addiction au travail ?

Le workaholisme aujourd’hui

C’est le psychologue américain Wayne Edwards qui évoque pour la première fois le terme « workaholism » en 1971, que l’on traduit aujourd’hui en français par « boulomanie » par exemple ou encore « ergomanie ».

Cela traduit particulièrement une addiction au travail avec des symptômes qui sont semblables à une dépendance à une drogue ou à l’alcool.

Dès lors, le travailleur accro à son travail, salarié ou indépendant par ailleurs, travaille sans compter tout en perdant la notion de temps.

En fin de journée, il lui arrive de ressentir une sensation de manque qui va se prolonger pendant le week-end ou durant ses congés.

L’impact des nouvelles technologies a creusé davantage ce phénomène de workaholisme, changeant petit à petit nos habitudes de travail. En effet, avec la fin des horaires fixes, le quotidien devient certes plus flexible, mais aussi plus menacé dans le sens où le travail vous « poursuit » jusqu’à chez vous.

Qui n’a jamais reçu des emails de travail durant le week-end ? Ou reçu une commande de travail à terminer pour le lendemain voire le jour même à cause d’une soi-disant « urgence » ? Cette connexion continue déséquilibre nos temps de vie et ouvre la voie vers le workaholisme.

Différents types de workaholisme

On estime que 13 % des femmes et 8 % des hommes seraient concernés aujourd’hui par le workaholisme, même si ces données chiffrées ont évidemment évolué depuis la crise sanitaire liée à la Covid19. Le télétravail et le nomadisme ont accéléré cette tendance à la dépendance au travail pour certains.

Il existe différents types de workaholisme ou dépendance au travail :

  • Le workaholisme enthousiaste : il/elle travaille beaucoup et s’implique énormément dans ses tâches. Il aime ressentir une satisfaction à la hauteur du nombre d’heures accomplies ;
  • Le workaholisme infatigable : ici, le travailleur n’envisage pas de se reposer. Il commence un nouveau projet dès que le précédent se termine et il/elle s’épanouit dans une activité constante et intensive ;
  • Le workaholisme boulimique : il/elle connaît des épisodes de travail intensif. On parle alors de périodes dites « binge working » où l’on doit absorber une quantité importante de travail en très peu de temps, souvent dans l’unique but de s’étourdir.

Or, le workaholic ou addict au travail n’est pas forcément plus performant. C’est d’ailleurs une des principales caractéristiques et sources de frustration qui peut alors le plonger dans un cercle vicieux dans le but d’être toujours plus efficace.

Attention à l’équilibre entre vie pro et vie perso

On peut aimer son travail, aimer le faire bien et se donner à 100 % pour être toujours plus efficace. Mais quand on rentre chez soi, quand on est en week-end ou quand on part en vacances et que l’on vérifie son téléphone pour s’assurer d’un mail professionnel, pour reprendre un dossier un samedi après-midi ou faire un devis quand tout le monde essaie de faire la grasse matinée un dimanche matin, il est légitime de s’interroger sur l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Cela peut en effet dissimuler une vraie addiction au travail. L’addict est toujours préoccupé par ce qui a été fait, par ce qui est en cours de réalisation et ce qui reste à faire.

Il/elle va y penser toute la journée, depuis le matin en passant par sa soirée jusqu’au moment de se coucher.

L’espace psychique est alors envahi.

L’intrusion progressive dans la sphère personnelle entraine une perte de contrôle avec des expressions du type « j’ai besoin de… » ou « je dois… ». Certains addicts arrivent même à mentir pour travailler sans que le conjoint ou les enfants le sachent.

Le workaholisme : une contrainte venue de l’extérieur

Même s’il existe des situations exceptionnelles qui amènent à une surcharge de travail, le contexte le justifie parfois. On ne cherche alors pas à travailler plus, mais c’est quelque chose d’extérieur qui s’impose à soi.

Une exigence professionnelle n’est pas toujours la cause d’un surinvestissement dans le travail.

Et certains sont tellement passionnés par ce qu’ils font qu’ils ont toujours de nouvelles idées en tête et de projets qui envahissent leur espace psychique.

Ils aiment améliorer, peaufiner leur travail, souvent bien au-delà du nécessaire.

Plus il y a d’autonomie et de créativité, plus l’addiction au travail devient un risque important, car il est alors source de satisfaction forte, d’un vrai épanouissement personnel et de valorisation.

On va chercher à répéter et à retrouver cette sensation.

Quelle responsabilité pour l’entreprise ?

L’entreprise ou l’employeur a toute sa responsabilité engagée dans la lutte contre workaholisme, car il en va de la santé de ses salariés.

C’est pourquoi l’entreprise doit articuler une prévention du workaholisme autour de 2 axes : la prévention des risques psychosociaux et un encadrement sur l’utilisation des outils numériques.

La prévention des risques psychosociaux permet d’alerter chacun sur les incidences du workaholisme. Chacun doit être capable de se surveiller, mais de prêter attention aux autres.

À côté de cela, les outils numériques, quand ils sont utilisés sans mesure, amènent progressivement à un effondrement de la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle.

Pourquoi ne pas couper la messagerie professionnelle à partir d’une certaine heure ? Pourquoi ne pas décider de ne pas envoyer un email à partir d’une certaine heure en fin de journée et pendant le week-end ?

L’entreprise, par le biais des managers, doit donner les outils adéquats pour lutter contre l’addiction au travail. En effet, les managers représentent l’intermédiaire entre la direction et le terrain. Ce sont eux qui peuvent, en premier, détecter les premiers symptômes du workaholisme.

Pouvoir former les managers à propos des risques psychosociaux liés à l’addition au travail est une base nécessaire. Dès lors, il sera plus simple de faire le distinguo entre un travailleur acharné (qui garde sa maitrise de soi) et le travailleur compulsif (qui tend vers le burn-out).

Chaque cas est alors remonté au service RH afin de mettre en place des solutions adaptées, souvent en lien avec la médecine du travail et avec le salarié bien entendu.

L’entreprise pourra alors proposer des thérapies cognitives et comportementales, mais aussi proposer des techniques de relaxation pour affronter au mieux les changements d’attitude.

Comment détecter un collaborateur souffrant de workaholisme ?

Le workaholisme se définit par certains symptômes caractéristiques comme :

  • Une hyperactivité et une compétitivité professionnelle ;
  • Un investissement personnel excessif, souvent au détriment des autres activités ;
  • Un besoin de reconnaissance professionnelle ;
  • Une impossibilité de se reposer et d’arrêter de penser au travail (y compris pendant les loisirs et les vacances) ;
  • Une négligence de la vie familiale et amicale ;
  • Une vraie souffrance psychologique ;
  • Une anxiété importante accompagnée de troubles du sommeil.

Même si ces symptômes ne sont pas toujours visibles, d’autres attitudes peuvent déjà mettre la puce à l’oreille :

  • Le salarié passe plus d’heures que la moyenne sur son lieu de travail ;
  • Il/elle a une difficulté à déléguer, ce qui entraine des rapports difficiles avec certains collègues ;
  • Il est peu ou pas satisfait de son travail ;
  • Il ne parvient pas à prendre des jours de congé ;
  • Sa productivité diminue, il/elle fait des erreurs d’inattention ;
  • Il lance trop de projets simultanément et ne peut pas tout gérer ;
  • Le travail prime sur la vie personnelle (amis et famille) ;
  • Il éprouve des difficultés à s’intégrer dans une équipe ;
  • La fatigue devient chronique ;
  • Il/elle ne réalise pas qu’il travaille de manière anormale.

Quand on évoque l’addiction au travail, l’addict reste fréquemment dans le déni et son attitude compulsive relève d’une fuite en avant d’un mal-être ou d’une forte anxiété.

Les mesures à mettre en place pour aider ces collaborateurs

L’entreprise peut proposer des tests pour déceler l’addiction chez certains de ses salariés.

Il en existe aujourd’hui 3 principaux :

  • Le test WART (Work Addiction Risk test) ;
  • Le test WorkBatt (pour Workaholisme Battery) ;
  • Le test BWAS (Bergen Work Addiction Scale).

À côté de cela, la direction et les RH peuvent travailler à préserver une bonne qualité de vie au travail (QVT) en proposant un travail à faire sur soi :

  • S’obliger à bloquer un jour/semaine pour sa vie sociale/familiale ;
  • Veiller à maintenir un ou deux moments de récupération en semaine : activités sportives, loisirs, activités culturelles ;
  • Limiter la consommation d’excitants ;
  • Surveiller la qualité de sommeil ;
  • Se déconnecter matériellement sur les temps de vie personnelle : retirer le téléphone de la chambre et des temps de repas, éteindre l’ordinateur, etc.

Le workaholisme existe et prend de l’ampleur depuis l’explosion du nomadisme et les nouvelles technologies. Mais il existe des solutions pratiques pour y faire face.

De quoi permettre de gérer différemment son agenda, de définir autrement ses priorités et d’accepter de lâcher prise, n’est-ce pas ?

 

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