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retraite anticipée

Ils ont parfois 40, 35 voire 30 ans et ont décidé de prendre leur retraite anticipée. Cette décision, loin d’être un coup de tête, est prévue souvent depuis plusieurs années grâce à de solides plans d’épargne ou d’investissement pour vivre, in fine, de leur rente. Focus sur cette nouvelle tendance qui illustre peut-être un nouveau mode de vie à venir.

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Retraite anticipée ou « early retirement » : définition

Dans nos sociétés occidentales, la retraite apparaît comme un repos du juste, celui après une dure vie de labeur. Même si cela est souvent le cas, certains ont décidé de prendre le courant à contre-pied et ne pas attendre l’âge de la retraite de base (62, 64 ou 65 ans) pour mettre fin à leur carrière.

Mouvement très tendance aux États-Unis depuis le début des années 2000, la retraite anticipée ou « early retirement » ne concerne plus aujourd’hui des milliardaires rentiers qui ont décroché le jackpot en vendant des actions ou leur société. Aujourd’hui, ce mouvement qui commence petit à petit à prendre de l’ampleur en France concerne le travailleur lambda. Avec beaucoup de rigueur, d’organisation et d’anticipation, il cherche dorénavant à entretenir son indépendance financière loin du monde du travail, même s’il ne possède pas un taux plein au moment du départ ni un nombre de trimestres cotisés suffisant.

Cette retraite anticipée n’est pas synonyme de ne plus rien faire du tout. Au contraire, cette décision radicale cherche à ce que chacun puisse profiter de chaque opportunité, de chaque instant et de prendre le temps d’assouvir ses passions.

Derrière ce qui semble aujourd’hui encore comme une extravagance, l’objectif de la retraite anticipée avant 40 ans est bel et bien de retrouver un mode de vie plus sain, plus équilibré, loin de la société de consommation dans laquelle on ne se reconnaît plus. Le but est de profiter de la vie sans avoir à respecter l’injonction de travailler  plus pour gagner plus.

En France, la retraite anticipée concerne 3 catégories de travailleurs, à savoir :

  • Ceux qui ont eu une carrière longue ;
  • Ceux qui s’avèrent handicapés ;
  • Ceux qui exercent une activité pénible.

Tout savoir sur la retraite anticipée en France

Les régimes de base concernés par la retraite anticipée

Pour ceux qui veulent bénéficier d’une retraite anticipée en France, ce dispositif existe dans différents régimes de base :

  • Le régime général : les salariés du privé, les salariés agricoles affiliés à la CNAV, les travailleurs indépendants (industriels, commerçants et artisans) qui possèdent un statut propre ;
  • Les professions libérales ainsi que les avocats ;
  • La MSA (mutualité sociale agricole) ;
  • Le régime social des ministres du Culte (CAVIMAC) ;
  • Les régimes spéciaux : RATP, ouvriers de l’État, industries gazières et électriques, personnel de la Banque de la France, salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française, clercs et employés de notaires.

Les régimes complémentaires et la retraite anticipée

En plus des régimes basiques, beaucoup de régimes de retraite complémentaire appliquent les mêmes règles concernant la retraite anticipée.

Ces régimes complémentaires sont les suivants :

  • CNAV : pour les artisans, industriels et commerçants ;
  • AGIRC-ARRCO : pour les salariés du privé et les salariés agricoles ;
  • IRCANTEC : pour les salariés du public non titulaires ;
  • MSA : pour les exploitants agricoles ;
  • CIPAV : pour certaines professions libérales.

Depuis 2018, plus des 2/3 des professions qui ont cotisé au régime social indépendant sont aujourd’hui placées sous le régime général.

Le cas de la fonction publique

Les 3 régimes de la fonction publique — fonction publique territoriale, fonction publique hospitalière et fonction publique d’État (militaires et civils) — peuvent bénéficier d’un dispositif spécifique de retraite anticipée avec comme motif : carrière longue. En revanche, les fonctionnaires qui relèvent du régime additionnel de la fonction publique ou RAFP ne peuvent pas en bénéficier.

Ces agents sont précisément des militaires de carrière, des magistrats de l’ordre judiciaire et des fonctionnaires civils. Cette catégorie de fonctionnaires devra attendre l’âge de 60 ans pour percevoir leur rente issue du régime additionnel.

Quelles sont les conditions pour un départ en retraite anticipée ?

Le départ en retraite anticipée est envisageable sous certaines conditions : carrière longue (avoir commencé à travailler avant l’âge de 20 ans), handicap et pénibilité.

Le motif lié au handicap

Pour entrer dans cette catégorie, l’assuré soit présenter une incapacité permanente de 50 % au minimum. C’est la MDPH — Maison départementale des personnes handicapées — qui est habilitée à définir le niveau d’incapacité. À noter qu’un travailleur reconnu comme handicapé avant 2016 peut aussi prétendre à un départ anticipé avant l’âge légal de la retraite à taux plein. Enfin, une durée d’assurance vieillesse est généralement demandée afin d’ouvrir les droits à une retraite anticipée pour handicap.

Le motif lié à la pénibilité

Dans cette situation, l’assuré dissipe d’un droit à la retraite anticipée s’il remplit l’un des deux critères suivants :

  • Il possède un nombre suffisant de points sur un compte professionnel de prévention ou C2P.
  • Il justifie d’une incapacité permanente liée à son travail.

Par exemple, s’il présente une incapacité de 20 % au minimum en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle, l’assuré peut demander une retraite anticipée pour pénibilité sans changement de la durée d’assurance. Si le taux d’incapacité se situe entre 10 et 20 %, il doit pouvoir justifier de 17 ans au moins d’expositions à des facteurs de risques professionnels.

Le motif lié à la carrière longue

Enfin, ce 3e motif s’explique quand l’assuré peut justifier d’un début de carrière avant l’âge de 16, 17 ou 20 ans selon sa génération. Il faut également respecter certains critères en matière de durée d’assurance-retraite et de cotisation. Ainsi, pour les assurés nés avant 1960, c’est l’année de naissance qui fait référence pour déterminer les critères à respecter. Pour ceux nés après 1960, la décision se fait surtout quant à l’âge à partir duquel ils ont commencé à travailler.

Retraite anticipée et le principe du FIRE

Qu’est-ce que le FIRE ?

Le FIRE, acronyme pour « Financial independence, retire early », est un mode de vie qui attire de plus en plus de travailleurs, notamment les moins de 40 ans. Le principe est le suivant : vivre de façon frugale pendant les années de travail dans le but est d’épargner entrer 50 et 80 % de son salaire. Ce principe suggère ainsi qu’en réalisant des sacrifices étant jeune, on peut « acheter » sa future liberté.

En se constituant un pécule le plus tôt possible, l’assuré peut prétendre à poursuivre des activités plus significatives pour lui qu’une vie professionnelle classique de 9 h à 17 h, pas toujours enrichissante. Ayant émergé dans les années 90-2000, le principe FIRE est aujourd’hui perçu comme une stratégie financière personnelle, mais également un mode de vie plus simple, plus respectueux de l’environnement et moins consommateur.

La règle des 4 %

Pour mieux comprendre le principe du FIRE et ainsi gagner le droit à une retraite anticipée, la règle des 4 % est un exemple très éclairant. Le but est concrètement de réaliser des économies à partir desquelles les intérêts générés par des placements et investissements fournissent suffisamment d’argent pour supporter les frais de la vie quotidienne. Par exemple, avec un rendement moyen d’investissement de 7 % par an avec un taux d’inflation de 3 %, la règle des 4 % envisage que ces futurs retraités ne pourront jouir que de 4 % des rendements de leur épargne.

Comment mettre en place le FIRE ?

Pour partir en retraite anticipée avant l’âge de 40 ans en suivant le principe FIRE, voici les étapes à mettre en place. Plus tôt le salarié peut initier ce principe, mieux il pourra maximiser la durée de son départ à la retraite.

Limiter les dépenses

Cela semble évident et pourtant, c’est le premier pas pour suivre le principe FIRE. Le salarié doit supprimer l’ensemble de ses dettes contractées, mais aussi avoir soldé ses crédits personnels et son prêt étudiant le cas échéant. À noter qu’une dette à faible coût est moins grave, car elle utilise une partie des revenus dans une moindre mesure. Ensuite, il est essentiel de regarder les dépenses quotidiennes et supprimer toutes celles qui paraissent superflues.

Maximiser les sources de revenus

En réduisant les dépenses, on maximise l’épargne et les autres sources de revenus comme les activités secondaires. Mais alors, pourquoi cela semble à la fois évident et difficile à réaliser ? De nombreux obstacles viennent se glisser, notamment dans les pays développés ou en voie de développement où beaucoup de travailleurs conservent leur travail pour vivre et n’ont pas nécessairement la capacité financière d’épargner ni d’investir.

Le principe du FIRE induit un changement radical dans la diminution des dépenses liées aux loisirs et à la consommation. L’important est de définir l’âge à partir duquel on souhaite partir en retraite anticipée. Et recalculé du montant d’épargne n’est pas toujours facile à trouver. Les adeptes du principe FIRE préconisent une épargne de 25 fois les dépenses annuelles actuelles, ce qui revient à la règle des 4 %.

Comme on le voit, partir en retraite anticipée quand on n’entre pas dans l’une des catégories socioprofessionnelles adéquates comme la fonction publique en France est un challenge qui demande beaucoup de sacrifices. La question est : êtes-vous prêt à réaliser de telles économies et faire des coupes drastiques dans votre budget pour partir à la retraite avant 40 ans ?

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